Bernard Palissy
Bernard Palissy, né au lieu-dit Saint-Avit près de Lacapelle-Biron vers 1510 et mort à Paris en 1589 ou 1590, est un potier, émailleur, peintre, verrier, écrivain et savant français.

Catégories :
Personnalité de la Renaissance - Céramiste - Personnalité protestante - Naissance en 1510 - Date de décès inconnue (XVIe siècle)
Page(s) en rapport avec ce sujet :
- Présente l'exposition de céramique ancienne et contemporaine, informations pratiques. Lacapelle-Biron, Lot-et-Garonne (47). (source : cc-dufumelois)
- Céramiste français (Agen, 1510 ?- Paris, 1590). Protégé dans ses débuts à Saintes par le connétable de Montmorency, il travailla ensuite pour la famille... (source : louvre)
- Musée Bernard Palissy - 47150 Lacapelle Biron : découvrez ce lieu à travers des photos, la programmation des événements, des critiques et avis sur Musée... (source : evene)
Bernard Palissy, né au lieu-dit Saint-Avit près de Lacapelle-Biron (Lot-et-Garonne) vers 1510 et mort à Paris en 1589 ou 1590, est un potier, émailleur, peintre, verrier, écrivain et savant français. Il appartient à l'École française de la Renaissance.




Bernard Palissy, l'homme


Cette spectaculaire pièce fut acquise par le musée en 1860, au moment où l'enthousiasme pour l'artiste atteignait des sommets.
- Issu d'une famille modeste, autodidacte, il se vantait de ne parler «ni grec, ni latin».
- En 1539, il s'établit à Saintes, se marie, fait ses célèbres recherches sur l'émail blanc, qu'il arrive à mettre au point progressivement à partir de 1545.
- C'est en 1546 qu'il se convertit au protestantisme[1]. Protégé successivement par la famille de Pons, par Michelle de Saubonne puis Antoinette d'Aubeterre, dames de Soubise, il se lie avec le prêcheur Philibert Hamelin.
- En 1548, le connétable Anne de Montmorency (1492-1567) passe à Saintes[2] et découvre les talents de Palissy, qui travaille désormais pour le maréchal disgracié.
- Vers 1555 il séjourne à Fontenay le Comte et se lie avec le sénéchal Michel Tiraqueau, fils du poète[3].
- En 1559, l'édit contre les protestants, signé à Écouen par Henri II, (auquel Palissy avait offert, jusque là, de nombreuses œuvres) le mène en prison à Saintes. Son incarcération soulève une vague de protestation alliant Louis de Bourbon, le seigneur Guy de Chabot, baron de Jarnac, Antoine de Pons, le comte de la Rochefoucaud, François III…
- En 1563, il est transféré à Bordeaux, son atelier est profané. Il est sauvé de la prison par l'action du connétable de Montmorency, son protecteur, qui présente promptement un placet à la reine-mère, et obtint du roi l'ordre de lui rendre la liberté[4]. Sans lui, Palissy ne serait sorti de prison que pour marcher au supplice. La même année, il fait imprimer sa "Recepte véritable" à la Rochelle.
- À partir de fin 1566, il travaille à la réalisation d'une grotte rustique à Paris, en premier lieu pour le connétable, puis pour Catherine de Médicis, aux Tuileries. Deux de ses fils l'aident dans cette œuvre.
- En 1572, protégé par conséquent de Catherine de Médicis, il ne survivra à la Saint-Barthélemy, qu'en se réfugiant à Sedan.
- Il rentre à Paris en 1574. En 1575, il donne des cours scientifiques à Paris. Il fait placarder des affiches à l'ensemble des carrefours de Paris pour annoncer leur commencement au carême[5]. Ses conférences portent sur les eaux et les fontaines, les métaux, contre l'alchimie, contre l'or potable recommandé par Roch le Baillif, pour l'antimoine ou à propos de l'arc-en-ciel, il a alors pour disciple Guy Patin.
- En décembre 1586, il est arrêté comme huguenot, sur ordre de la Ligue ; il est condamné au bannissement en juin 1587. Mais il reste à Paris. Arrêté à nouveau en mai 1588, il est condamné à mort, va en appel et voit sa peine commuée en prison à vie.
- Emprisonné en premier lieu à la Conciergerie, il mourut à la Bastille de Paris, en l'an 1589 (ou 1590 ?) «de faim, de froid et de mauvais traitements»…
- Il était marié et père de six enfants, 3 garçons et 3 filles.
Bernard Palissy, artiste
- À partir de 1530, cet autodidacte étudiera la technique de cuisson des glaçures. De 1536 à 1556, il consacrera vingt ans de sa vie à découvrir le secret des émaux. Qui ne connaît l'histoire de Palissy ruiné, brûlant son plancher pour y parvenir ?
- C'est en voyant une coupe de terre émaillée, d'un superbe blanc, qu'il décide de se lancer dans les émaux. Il va alors s'acharner à percer le secret de la composition de l'émail blanc qui, dit-on, est la source des couleurs. C'est en 1555, après une vingtaine d'années d'épreuves physiques et morales qu'il peut couvrir les poteries d'un émail jaspé : l'unique qui fasse le vrai mérite de ses ouvrages de terre.
Ses pièces les plus connues sont cependant les vases, statuettes, bassins, plats, ustensiles divers auxquels il attribue le terme de rustiques figulines. Ces céramiques à décors naturalistes en relief incluent des fruits, des feuilles ou des reptiles. Elles sont la réponse de Palissy au goût des grottes importé d'Italie vers le milieu du XVIe siècle.
Œuvres


Grande production de faïences émaillées avec des décors de : «plantes, fruits, petits animaux…»
- Déjà «peintre sur verre et faïence» de métier, il composera aussi des vitraux.
Œuvres visibles au Musée du Louvre
Vaisselles
- Bassin «rustique» orné d'un médaillon représentant Diane et Callisto et Proserpine et Pluton. Atelier de Bernard Palissy (1560 env. )
- Récipient : L'enfance de Bacchus (1580 env. ).
- Le Christ lavant les pieds de Simon Pierre (1580 env. ).
Sculptures (de 1580 env. )
- Porte-lumière représentant un jeune homme en buste.
- Porte-lumière en forme de chimère.
Bernard Palissy, homme de science
Tout au long de ces persécutions, il subsistera grâce à son activité d'arpenteur-géomètre. Il effectuera surtout le relevé des marais salants de Saintonge en 1543.
Œuvres
- En 1562 : Architecture et ordonnance de la grotte rustique de Monseigneur le duc de Montmorency. Il est probable que cette grotte, ébauchée, ne fut jamais terminée.
- En 1580, Discours admirable de la nature des eaux et fontaines tant naturelles qu'artificielles, publié à Paris. Ce mémoire sera reconnu comme pertinent quant au cycle de l'eau et de l'alimentation des sources par les pluies.
- Dans L'Art de terre, il consigne sa longue lutte pour la fabrication d'un émail français (les Italiens maîtrisant déjà idéalement ce savoir-faire) sans néenmoins ne dévoiler rien de sa technique…
- Il travaillera aussi au rôle des sels minéraux dans la vie végétale ainsi qu'à l'étude des coquilles fossiles (plusieurs ouvrages sur les fossiles).
Bernard Palissy, et la postérité



Sa vie géniale et tumultueuse est à l'origine d'un véritable «mythe palisséen». Les Lumières et les révolutionnaires verront en lui le type même «du génie persécuté par l'Église».
Si Palissy est mentionné dans de nombreux documents du XVIe siècle, aucun de ses confrères, scientifiques et artisans, n'a formulé un quelconque avis sur son travail. Pourtant, sa légende naît presque dès sa disparition. Celle-ci est dramatisée par des chroniqueurs contemporains aussi éminents qu'Agrippa d'Aubigné 1552-1630.
Au XVIIe siècle, Palissy est connu comme le «paysan du Saintonge» et ses connaissances en hydrologie ou en agriculture semblent surpasser celles des savants de l'époque. Ses écrits sont cependant censurés. Il faut attendre le XVIIIe siècle pour les voir réédités. Loin de faiblir, cet engouement va en augmentant. Ainsi, en 1777, Barthélemy Faujas de Saint-Fond, 1741- 1819, géologue et vulcanologue français, publia : les «Œuvres de Bernard Palissy, revues sur les exemplaires de la Bibliothèque du Roi».
Au XIXe siècle, il inspire à Balzac la figure de Balthazar Claës dans La Recherche de l'absolu. Le XIXe siècle donne à Palissy, une dimension imposante et amorce même l'apparition d'un véritable culte. Son art connait un prodigieux regain d'intérêt à travers ses imitateurs (Charles Avisseau et Auguste Chauvigné (1829-1904) à Tours, Georges Pull à Paris, Alfred Renoleau à Angoulême …) et par l'intérêt des grands collectionneurs.
Le moindre fragment de poterie vernissée retrouvé quelque part en France lui est aussitôt attribué. Ces attributions abusives sont remises en cause par la critique contemporaine. Aussi l'ensemble des objets appartenant à l'atelier parisien de Palissy ont-ils été déposés en 1987 au Musée national de la Renaissance, au château d'Écouen, afin qu'un inventaire complet en soit établi avant leur présentation au public dans une des salles du château.
Au XXe siècle, le «style Palissy» s'adapte même, à partir de 1920, aux tendances contemporaines : Art nouveau et Arts déco.
Musées
- Charente : Angoulême : musée des Beaux-Arts
- Charente-Maritime :
- Saintes : musées Dupuy-Mestreau et des Beaux-Arts Le Présidial.
- La Rochelle : musée du Protestantisme
- Deux-Sèvres : Parthenay : musée Georges Turpin.
- Thouars : musée Henri Barré.
- Paris; Louvre et Petit Palais
- Sèvres; Musée national de Céramique
- Val-d'Oise : 95440, Château d'Écouen.
- Le Musée Bernard Palissy de Saint-Avit hameau entre Gavaudun et Lacapelle-Biron sur la vallée de la Lède, au nord du département de Lot-et-Garonne. La tradition orale déclare ce lieu comme étant le berceau natal de Bernard Palissy.
- Haute-Vienne : Limoges : musée national de la porcelaine Adrien Dubouché (fragments de la grotte des tuileries, plats aux rustiques figulines, plats de l'école de Palissy... )
Notes
- Louis AudiatBernard Palissy
- La révolte des Pitauds contre la gabelle amène le connétable Anne de Montmorency (1492-1567) à intervenir en Saintonge en 1548. Source : Nouvelles de la Cause, n° 462, avril-mai-juin 2010, article rédigé par le pasteur Paul Lienhardt
- Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux
- Bernard Palissy :Les œuvres de Bernard Palissy. Publiés selon les textes originaux. > page XV
- Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux page 350
Bibliographie
Bibliographie moderne
- Christine Viennet et Paul Starosta, "Bernard Palissy et ses suiveurs du XVIème siècle à nos jours, Hymne à la nature", éditions Faton, 2010
- Jean-Pierre Poirier, «Bernard Palissy : Le Secret des émaux», Pygmalion, 2008, (ISBN 2756400874)
- Amico (L. ), «A la recherche du paradis terrestre - Bernard Palissy et ses continuateurs.» Paris, 1996.
- Ballot (M-J. ), «La céramique française au musée du Louvre : Bernard Palissy et les fabriques du XVIe siècle». Paris, 1924.
- Gibbon (A. ), «Céramiques de Bernard Palissy». 1986.
- Latier (M. ), «Faïences et faïenciers d'Angoulême de 1748 à 1914», Bordeaux, 1971.
- Lecoq (M. ), «Le Jardin de la Sagesse de Bernard Palissy», in : Histoire des jardins, de la Renaissance à nos jours, Paris (Milan), Flammarion (Electra), 2002 (1990), pages 65–73
- Thauré (M. ) (1995). Bernard Palissy. Le savant derrière le mythe. in Aventures scientifiques. Savants en Poitou-Charentes du XVIe au XXe siècle (DHOMBRES J., dir. ), Les éditions de l'Actualité Poitou-Charentes (Poitiers) : 160-171. (ISBN 2-911320-00-X)
Bibliographie ancienne
- Agrippa d'Aubigné, «Histoire universelle». 1616.
- Smiles (Samuel), «Self-Help», London, 1859.
- Fillon (B. ), «L'art de terre chez les Poitevins». Niort, 1864.
- Palissy (B. ), «Discours admirables». rééd. 1961.
- Louis Audia Bernard Palissy 1868.
Catalogues d'exposition
- Bernard Palissy, «Mythe et réalité», Catalogue d'exposition, 1990.
- "Une orfèvrerie de la terre, Bernard Palissy et la céramique de Saint-Porchaire". Musée National de la Renaissance, Château d'Écouen, 24 septembre 1997 - 12 janvier 1998.
Liens externes
- (en) Bernard Palissy dans Artcyclopedia
- Biographie de Bernard Palissy
- Château de Troissereux : parc dessiné par Bernard Palissy.
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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 14/12/2010.
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